Décès de Jeanne Goessens - déc 2016

Décès de Jeanne Goessens - déc 2016

News
Jeudi 01-12-2016

Jeanne, c'était la maman de Francis, la grand Maman de Cécile, l'arrière grand maman de Martin et et Noa. Lors de la rédaction du livre « J'ai encore rêvé Vinalmont », à près de 90 ans, elle nous avait raconté, comme si c'était hier, son enfance à Wanzoul.

Petite, Jeanne habitait à Wanzoul, dans la maison occupée maintenant par Luc Gonne au triangle vers Moha, au dessus de la rue de Fumal.

Son papa, c'est Gustave Jaspar, l'ouvrier de fonderie mais aussi le président de l'assistance publique ( le CPAS aujourd'hui). Il a le coeur sur la main. En 1939, il accueille chez lui, une petite Antonita, 9 ans, réfugiée espagnole, qui est amenée en Belgique à la suite des exactions de Franco.

Et sa fille, Jeanne, de dire :

- Antonita,c'est comme Saint Nicolas, elle est tombée du ciel.

C'est avec Antonita que Jeanne va apprendre ses premiers mots d'espagnol. C'est avec Antonita et sa copine de Wanzoul Suzanne Mayeur que Jeanne va faire la course et les courses en vélo à la Coop à Vinalmont. A la Coop, parce que Papa Gustave ne voudrait pas que l'on achète le café autre part que dans le magasin de tendance socialiste. Mais cela, Jeanne ne le saura que beaucoup plus tard. Jeanne, adolescente, connaîtra la guerre, en même temps que les voisins de chez Dubois, de fameux compagnons de jeux. En fin de semaine, pour la petite bande – il y a 12 enfants chez Dubois, le bain du samedi se transforme en partie de plaisir. La salle de bain, c'est la cuisine ; la baignoire, c'est un seau en acier galvanisé ; le tout c'est Aqulibi avant l'heure.

 

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Antonita, retournée en Espagne, viendra revoir ses amis de Wanzoul. Les séparations sont toujours difficiles après une visite d'Antonita. Ici, les Vinalmontois qui sont allés reconduire Antonita à Melsbroek. Rang du haut : Jeanne Jaspar (la première à gauche donc), Irma Jaspar -Stasse (sa maman), Raymond Goesens (son mari), Antonita (avec le foulard), Carmen Lamborelle (on voit sa tête), Gustave Jaspar  (le papa de Jeanne) et Julia Daxhelet.

Accroupis, tout  à droite sur la photo: le petit Francis Goesens et Marie Lamborelle.

 

Jeanne va se marier après la guerre avec Raymond Goesens. Raymond, le fils du garde de Wanzoul, l'acteur de théâtre, va voir sa jeunesse emportée par cette guerre. Le mari de Jeanne va ensuite travailler dans le bâtiment en tant qu'indépendant. Il construira avec Jeanne une maison en face de la Coop et de la brasserie Delbrouck sur la grand route à Vinalmont.

Jeanne est coiffeuse comme sa maman mais elle est davantage attirée par la couture. Elle excelle dans le métier de couturière et confectionne elle-même les habits de toute la famille et même du quartier. Elle se tient au courant de l'évolution de la mode et aussi de la technique. Elle sera une des premières à Vinalmont à acheter une machine à coudre électrique Pax. Elle est enthousiasmée par sa nouvelle acquisition : elle ne doit plus pédaler à un rythme effréné tel un coureur du tour de France et la machine réalise même les boutonnières... Les « tic et tic,tic et tic », promesses de somptueuses toilettes pour certaines, bruit éreintant pour d'autres, retentissent bientôt toute la journée. La coquetterie devient abordable. Et Jeanne de copier même les robes de Grace Kelly pour le mariage de la petite et belle voisine ou pour la famille du notaire.

 Entretemps, Francis est né en 1948 et lui aussi sera habillé de la tête aux pieds par Jeanne...

 

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Jeanne avec son fils Francis (photo Francis Goesens)